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Les nouveaux gens de mer

Archives Code Zero. Ce billet rédigé mi-2013 – le blog et l’idée du think tank ayant pris vraiment forme début 2014 – est à l’origine de notre travail. Il traite d’un de nos premiers thèmes de réflexion. Il est y question de culture, de changement de comportement, de glisse et de prospective. Notre idée étant d’apporter une nouvelle lecture de la réalité. Aujourd’hui alors que vous êtes de plus en plus nombreux à prendre très au sérieux notre démarche, et parce que nous sommes interrogés sur ce thème, nous le remettons en UNE comme on dit dans les journaux en papier.  Ce sujet est aussi représentatif de notre approche : une conviction issue notre expérience, notre ressenti, un vrai travail de recherche, en profondeur, la volonté de trouver des indices qui étayent notre propos autant que découvrir de la matière propre à le réfuter. Initialement « Les nouveaux gens de mer » était une idée de suite de portraits courts pour une radio (à forte connotation culturelle).

Les temps changent Le rapport à la mer à évolué. Le surf, le stand up paddle, la pirogue hawaïenne ou la planche à voile, sont issus d’une vraie culture de l’océan.

De la même manière qu’ont existé des lignes de rupture dans l’histoire de la musique avec la naissance du jazz, du blues, et du rock, il se joue aujourd’hui une nouvelle partition sur l’eau. Des hommes et des femmes expérimentent un nouveau rapport à la mer au travers du surf, de la pirogue, du stand up Paddle, du windsurf ou du kitesurf. Ces pratiques liées à l’océan et considérées hier au mieux comme alternatives, au pire comme superficielles sont devenues des réalités partagées à travers le monde. Les mêmes inventent d’autres façons d’aimer la voile. On peut, aujourd’hui, aborder et considérer les sports de glisse non plus sous l’aspect novateur et spectaculaire, mais sur l’angle identitaire, culturel et même philosophique.

Sur les littoraux des pays industrialisés, les activités maritimes (pêche, construction navale, cabotage) sont en crise ou en reconversion. En revanche, l’engouement récent pour tout ce qui touche à la mer est devenu un véritable phénomène de société. (source : revue Géographie et Culture)  

Depuis toujours, les hommes vont en mer. Autrefois pour c’était pour conquérir, découvrir ou commercer. Le 20 éme siècle a vu l’émergence de la voile à des fins récréatives et les récits de ces nouveaux aventuriers ont nourrit l’imaginaire collectif. La culture maritime s’est nourrie des récits d’exploration, de témoignages des scientifiques puis des aventures des marins. La voile a pris une place prépondérante. On pense à Moitessier ou Tabarly. Mais les temps changent toujours, les générations passent. Le rapport à la mer s’est métamorphosé. Ce thème a même été abordé lors d’une série de colloques sur la « maritimité * » à la Sorbonne. Nombreux sont ceux qui trouvent aujourd’hui leur équilibre en composant avec le vent, l’océan ou les vagues d’une autre manière. Si la culture de la voile ne leur est pas étrangère, ils ont fait du surf, de la planche à voile, du kitesurf, du stand up paddle, des élément nécessaires à leur équilibre. Le rapport à l’océan et à la nature est plus direct, plus proche, plus charnel, et ces formes de pratiques sont très liées à une philosophie de vie. Le surf, par exemple, pratique ancestrale influencée ensuite par la contre-culture des années 60 est un sport qui a généré une véritable culture.

*La maritimité, terme employé par Françoise Péron, Jean Rieucau, est un néologisme qui désigne la variété des façons de s’approprier la mer, sur la nature et l’évolution des liens qui ont uni dans le passé et qui unissent aujourd’hui les sociétés humaines au milieu maritime et littoral. Sur les littoraux des pays industrialisés, les activités maritimes (pêche, construction navale, cabotage.) sont en crise ou en reconversion. En revanche, l’engouement récent pour tout ce qui touche à la mer est devenu un véritable phénomène de société, et par un processus de globalisation et de changement dans les sensibilités, la mer et la côte sont désormais l’affaire de tous.

Plus que de simples disciplines sportives, ces pratiques sont liées aux éléments, au voyage, aux rencontres. Elle sont porteuses d’une vraie philosophie de vie. Elles mettent l’homme et la femme en contact direct avec la nature. L’exemple de surfer’s Journal aux Etats- Unis a montré que la dimension culturelle de ces disciplines intéressait une audience.

Un sujet moins superficiel qu’il n’y parait

Voici quelques exemples de sujets traités dans des documentaires récents. Ils montrent combien, il est possible d’aborder des thèmes audacieux en parlant de «glisse».

White Wash est un film sorti en 2011. Réalisé par Ted Woods explore le problème de la couleur de peau dans la culture surf dominé par les blancs, alors même que le surf est originaire de Polynésie…

Come Hell présenté en 2012 et réalisé par Keith Malloy, surfer de renom pet en scène la forme de glisse la plus pure, le bodysurf. Il parlent ce cet art premier qui consiste à surfer la vague avec son corps comme unique véhicule. Nous plongeons aux racines de la relation de l’homme et de la vague

First Glide de Micke Waltze, ancien windsurfer professionnel, aborde l’histoire du stand up padlle. Ce sport a de profondes racines dans les deux histoires polynésiennes et hawaïennes. Il est une fusion entre la pirogue et le surf.

Dans les Caraïbes, le windsurf a joué le même rôle que le football au Brésil. Il a servi d’ascenseur social Le film Children Of The Wind traite de ce sujet au travers de la vie de Golito Estredo, gamin pauvre devenu multiple champion du monde..

Les gens de mer d’aujourd’hui

Cycle des génération oblige, ces pratiquants ne sont pas que des jeunes qui écoutent NRJ. Le boom de la planche à voile par exemple date de 1980. Ceux qui avaient 20 ans à l’époque en ont 50 aujourd’hui. Ces hommes et ces femmes sont plus proche des auditeurs de France Culture et savent que la voile n’est plus le seul moyen d’envisager leur relation avec la mer. Ils ont expérimenté d’autres choses, zappent d’une pratique à une autre, l’océan étant le point commun. Ils sont très nombreux…. Rien qu’en France, le nombre de surfers est estimé à 200 000 et il y à 4.500.000 personnes qui s’intéressent d’une manière ou d’une autre à la mer.

Le saviez-vous ? : Victor Hugo et Gustave Courbet avaient des âmes de surfer

005Victor Hugo dessinait et peignait avec talent. Il était fasciné par la mer. Il écrit en 1853 : « Rendez-vous compte de l’état de mon esprit dans la solitude splendide où je vis, comme perché à la pointe d’une roche, ayant toutes les grandes écumes des vagues et toutes les grandes nuées du ciel sous ma fenêtre. J’habite cet immense rêve de l’océan. Je deviens peu à peu un somnambule de la mer, et, devant tous ces prodigieux spectacles et cette énorme pensée vivante où je m’abîme, je finis par ne plus être qu’une espèce de témoin de Dieu.. » A partir du 19 éme siècle que la mer est devenue un sujet à part entière dans Courbet (1819-1877). « La Vague » de Courbet a été peinte en 1869, l’artiste vient à cette époque régulièrement séjourner sur la côte Normande. Il entamera une série d’oeuvres sur la mer et les vagues et son travail aura une grande influence. Avant Courbet, peindre la mer se résumait aux tableaux de batailles navales.

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