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Le « flow », motivation ultime des passionnés de sports de nature

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On connaît le récit qui sous-tend le sport traditionnel. Un slogan « plus vite, plus haut plus fort », l’entraînement, le travail, la discipline des chiffres sur des tablettes, la compétition comme ligne d’horizon et les excès de l’élitisme sportif. Quelque part, l’obsession du résultat, la hiérarchie pour ne pas dire la domination même si nous ne nions pas non plus totalement les vertus de l’entraînement, de la recherche de la perfection et même de la rivalité. Disons qu’il était souhaitable qu’une autre offre sportive voit le jour. 

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Une autre façon de concevoir le sport est apparue à la fin des années 70. Plus intuitive, créative, existentielle, tournée vers le partage et le plaisir. La nature a remplacé les stades, la recherche de la sensation s’est substituée à l’obsession de la performance. Encore faudrait-il ne pas limiter ça à la fameuse « recherche d’adrénaline » concept fourre-tout, limité, réducteur. Il nous a toujours semblé qu’on avait comme dénié la faculté de « penser » à ceux qui étaient passionnés de glisse ou d’outdoor. Prenons l’exemple de la planche à voile dans les années 80. Son statut initial de loisir de plage ne le désignait pas d’emblée comme sujet sociétal voire davantage. Il faudra attendre le bouquin Génération Glisse pour qu’un homme extérieur au milieu explique qu’on venait sans doute d’assister à un changement culturel majeur dans le sport.  Nous avons toujours cherché à montrer qu’il y avait aussi une dimension existentielle, intellectuelle pour ne pas dire philosophique, dans la glisse ou l’outdoor. Quelque chose qui tient au développement personnel, au rapport profond à la nature. Une épaisseur existentielle, ou un nouvel usage du monde. Chacun pourra d’ailleurs mettre dans ce terme, ce qu’il lui convient. Ce n’est donc pas la recherche de « l’adrénaline » que tous les passionnés vont chercher sur l’eau ou en outdoor, c’est bien plus riche. C’est un état d’équilibre. Physique et mental

Luc Bouvier, montagnard, passionné d’outdoor et esthète nous en dit plus :

Le Flow, motivation ultime des sports de nature

Le foisonnement des pratiques outdoor, de leurs hybridations multiples, fait l’objet d’une véritable recherche depuis une quarantaine d’années. Ces sports alors appelés « californiens » étaient par leur culture à la fois hédoniste et d’aventure, les prémisses d’une nouvelle société. Une société effervescente. Le « cool » apparaît et le sport prend une véritable dimension existentielle.. Nous sommes à la fois causes et conséquences de ces frontières mouvantes et les sports de nature paraissent bien à l’avant-garde du reste de la sphère sportive. Ce qui nous pousse beaucoup à nous mettre en mouvement et de façon intense, c’est l’expérience de l’état de flow ou état d’expérience optimal (être dans la zone, dans la sphère sportive). Cette volonté de choisir un arpent de neige, de falaise ; d’y faire sa trace, son chemin, s’approprier cet arpent, y glisser, créer, s’y recréer le temps de quelques gestes, grimaces et sourires. Quand ces instants se transforment en « instants », nous sommes dans ce que l’on appelle le « flow ».

Avant de nous « prendre plus la tête » sur cet état qui nous fait « perdre la tête », une rapide illustration sportive. Le style, ce que l’on renvoie aux autres et au monde est directement lié à l’état de flow interne. Si nous sommes si nombreux à trouver un bottom turn de Kelly Slater, ou une ligne de Candide Thovex, superbes et directs c’est qu’ils sont exécutés avec style et donc avec la facilité engagée de l’état de flow.
Oui la beauté naît d’une facilité ainsi que d’une précision, comme un mode automatique, c’est l’état de flow dans lequel le pratiquant se trouve à ce moment-là, il ne réfléchit pas, il ressent comme le fait le spectateur ou le lecteur. Le style plus que la performance absolue, comme un musicien se trouve dans le groove lors d’un bœuf. Les mouvements créatifs et inspirés découlent alors directement de cette ouverture propre à l’esprit de glisse, de fluidité.

« Glisser c’est le contraire de s’enraciner » a pu dire Sartre. Un moment spontané, hors du temps et hors de soi. Transe, extase, le flou entoure le flow…

«  Alors le flow c’est quoi ?  »
«  C’est dans ta tête  »

L’état de flow a été étudié partir des années 80 notamment par le psychologue américain Mihaly Csikszentmihalyi – qui est à l’origine du terme. Après 8000 cas étudiés à travers la planète, celui-ci s’est rendu compte que les gens étaient heureux non pas avachis sous un palmier, mais dans une activité sportive, musicale ou de travail, même si en état optimal, le travail n’est plus ressenti comme tel justement. Avec comme point de départ une recherche sur le bonheur, il conclut :« pour entrer dans le flow, il faut se situer entre l’état d’excitation et de contrôle. La tâche entreprise est un défi, elle est réalisable, mais demande une concentration profonde. On s’implique complètement sans percevoir l’effort comme une douleur, le souci de soi disparaît […] on a le sentiment de contrôler pleinement son action, d’en être totalement responsable. »

Les highliners témoignent de l’addiction au flow, vivre et ne plus réfléchir pour être pleinement là sur le fil. Parallèlement, le live simply de Patagonia représente bien dans sa démarche le changement de paradigme opéré par les sports de nature, la reconnexion aux autres et à soi par des moments suspendus. L’entreprise fut une des premières grandes firmes outdoor à reconnaître à la fois dans son marketing, mais aussi au sein de son management interne (afin d’améliorer le bien être de ses salariés et donc leur efficience) l’importance du flow.

Un état cérébral

L’activité cérébrale d’un grimpeur évoluant à son niveau d’engagement optimal est comparable à celui d’une personne en méditation, la pleine conscience (mindfullness), pleinement ici et maintenant. L’état de flow correspondrait à un des quatre grands états de notre cerveau avec l’état de stress, de récupération et le rythme de croisière pour faire très simple. À chaque cas correspond un état physiologique différent et des sécrétions hormonales opposées (Dopamine et noradrénaline dans l’état de flow<> Cortisol dans l’état de stress).

« Il y a des moments qui apparaissent comme des balises au milieu du quotidien. On pourrait dire que les efforts de l’humanité entière à travers les âges ont été de capturer ces fugaces moments de plénitude pour tenter de les inclure dans notre vie de tous les jours. » Dr M.Csikszentmihalyi, pionnier de la recherche sur l’état optimal, Chicago Univeristy

Un point d’équilibre

Revenons à ce point d’équilibre en prenant l’exemple d’un skieur moyen. Sur une pente trop faible pour son niveau, il va s’ennuyer, son attention n’a pas besoin d’être maximale pour la dévaler. Si vous le mettez sur une face pas loin de la verticale et parsemée de barres et autres rochers saillants, il risque fort d’être paralysé, en tous cas privé de plaisir, de plus il ne pourra apprendre de la situation, car le stress est trop grand, en anxiété. Le flow se situe juste en dessous de l’excitation, temps, où le cerveau sature d’informations. Quand la science parvient finalement à expliquer ce que les premiers surf bum hippies exprimaient par« quand t’es dans le tube, mec, c’est…je sais pas ..y a pas de mots ». Non effectivement, il n’y a pas de mots car l’activité cérébrale change dans ces instants-là. La pensée s’arrête. Et c’est une réelle libération à notre époque où tout se commente, tout se pense, n’est-ce pas ? Dans les rencontres humaines, rencontrer quelqu’un qui nous intimide trop n’est pas agréable, quelqu’un qui nous ennuie trop également. Les rencontres sentimentales, les grands discours, voici d’autres instants de fluidité. Savant dosage qui nous pousse à apprendre, à aller de l’avant à sortir régulièrement et progressivement de ses zones de confort (mantra en vogue actuellement).

Selon Jamie Heal (« How to hack the Flow »), quand nous vivons dans le flow on oublie surtout notre image, notre ego et dès lors nos critiques envers nous-mêmes diminuent et l’état de bien être réapparaît simplement et naturellement. On y puise de l’énergie et une sorte de clarté intérieure. Ce dernier présente ce phénomène de mise hors du temps et de soi comme donnant trois opportunités majeures à chacun :
mise en sourdine de notre regard sur nous-mêmes, accélération du processus d’apprentissage et enfin reproductibilité dans le temps.

Une mise en orbite

Comme l’a décrit Joël de Rosnay, docteur ès sciences et surfeur landais, dans son ouvrage Surfer la vie (2012 , Les Liens qui Libèrent) la société est moins verticale qu’avant. Les ordres hiérarchiques sont plus mouvants ; ainsi l’état de fluidité, d’acceptation du chaos naturel ou sociétal peut être un réel atout quant à son quotidien et son rapport au monde. Quant à Deleuze lui, écrivait en 1985 : tous les nouveaux sports sont du type insertion sur une onde préexistante. Ce n’est plus une origine comme point de départ, c’est une mise en orbite ».

Apprendrons-nous à défricher chacun son propre chemin pour accueillir le flow, cette mise en orbite où l’on est à fond ? Là où nous apprenons sans nous en rendre compte ? Quelles applications comprendre de ces découvertes neuro scientifiques ? Elles sont nombreuses, mais il est clair qu’en termes de tourisme, la déconnexion prend plus en plus de place. En termes d’aménagement, on peut penser à cet état optimal en réalisant des aménagements progressifs et pour tous. Les bike parks qui savent développer des pistes bleues voire vertes, où la fluidité peut être effleurée rapidement sont les bike parks gagnants à l’avenir.

Le flow au bureau  ?

De nombreuses recherches (McKinsey) ont démontré l’importance de travailler dans le flow pour réduire son temps de travail sans perdre en efficacité. Dans le monde du travail aussi, l’homme peut ressentir le bienfait du mouvement et de l’équilibre.

La vitalité qui ressort de nos sorties réussies, si elles ont été filmées, les « yiiiihoooo » et yihhaaa », les « comment j’ai fait ça moi ? » paraît maintenant un peu plus claire à vos yeux, vous étiez peut- être dans la zone. Mais vous ne pouvez pas y repenser, car vous ne pensiez pas ! Le flow est aussi un état second, un état de conscience modifiée, les hypnothérapeutes connaissent le sujet.  « Le sport, c’est ce qui a fait que dans ma vie le millième de seconde a existé. » déclarait Stéphane Diagana. La dilatation du temps et la déconnexion du mental.

Rendons nos vies plus conscientes, plus heureuses, en multipliant ces instants. Ces bénéfices que nous en retirons se diffusent inexorablement ensuite.

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Luc Bouvier

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