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L’avenir des arts martiaux, c’est quoi ?

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Un art martial, nous dit Wikipédia, est un style ou une école dont l’enseignement porte principalement sur des techniques de combat, à mains nues ou avec arme. Historiquement, et nous insistons sur ce point, cet apprentissage intègre une dimension spirituelle et morale visant à la maîtrise de soi (essentielle, tant pour renoncer au combat s’il est évitable, que pour y faire face dans le cas contraire), et s’enrichit de multiples connaissances : culturelles, philosophiques et médicales, notamment.

Ainsi, les arts martiaux visent au développement global de l’individu : externe (force, souplesse), interne (énergie, santé), intellectuel et moral. Cette définition ne surprend pas. L’image des arts martiaux va plus loin que ce qu’on associe habituellement au sport. Il y a une philosophie sous-jacente, cette notion fait même partie de l’inconscient collectif.

Les arts martiaux sont en bonne place dans l’univers sportif français. D’une certaine manière, ce lien entre l’Asie et l’Occident est étonnant, tant les différences culturelles sont marquantes, mais on peut s’en réjouir. En France, le judo, le karaté et le taekwondo (la liste n’est pas exhaustive …) sous l’égide de leurs fédérations respectives, disposent d’un gros réseau de clubs, très bien répartis sur le sol français, accessibles, souvent bien organisés.

La vie des clubs est évidemment rythmée par l’accueil des pratiquants et l’entraînement, mais les grades et la compétition prennent une place importante dans les esprits. Deuxième facteur d’influence sur la pratique de ces sports, leur médiatisation passe majoritairement par le haut niveau. Il faut des champions et des médailles. On le voit pour le judo. Teddy Riner aujourd’hui, David Douillet hier. Les retombées sont positives, mais du coup en termes d’images, de perception, l’aspect compétitif est surreprésenté.

Tout est une question de point de vue, mais les arts martiaux, initialement porteurs d’une certaine philosophie, sont aujourd’hui largement orientés vers la compétition et c’est leur seul axe de « storytelling ».

Entre l’Asie et la France, les arts martiaux ont perdu un peu de leur substance philosophique au profit de la vision sportive occidentale, pour ne pas dire européenne, si l’on considère que le berceau du sport moderne est anglais.

Où voulons-nous en venir ? Les arts martiaux auraient tout à gagner à ne pas se projeter qu’au travers de la compétition « classique » et s’ouvrir à cette part de quête personnelle, physique et mentale qui les caractérise à l’origine (ou tel qu’on se plaît à les imaginer ici). Prenons l’exemple du taekwondo. C’est un véritable sport de combat, engagé et violent. Pourtant, son entraînement est extrêmement complet, enrichissant et équilibrant. Il nécessite puissance, rapidité, stratégie et souplesse. Le taekwondo est même une source d’inspiration gestuelle pour les pratiques modernes comme le parkour ou le tricking. On peut pratiquer le taekwondo sans combattre. Les Poomsaes sont d’ailleurs des chorégraphies de combats imaginaires pour lesquels il faut mobiliser concentration, contrôle et énergie.

Dès lors, peut-on imaginer une évolution de la manière de développer, transmettre, communiquer les arts martiaux comme outils de développement personnels, davantage ou au moins autant que comme sport de combat. Rappelons que beaucoup d’enfants viennent sur les tatamis et autres dojos. Cette évolution pourrait leur être bénéfique aussi bien qu’aux adultes. En désarrimant au moins partiellement ces sports de la compétition, on désamorce aussi le tabou lié à l’âge, celui là très lié à la compétition. Or, on peut débuter le karaté, le judo et le taekwondo a 50 ans et en tirer de larges bénéfices. Physiquement et mentalement. À l’heure où l’on parle de « sport santé »…

De même, ces sports pourraient s’engager vers leur modernisation, leur ouverture. On pense à nouveau au tricking, au fitness et même au yoga puisqu’une partie du travail en taekwondo est la souplesse. Ce n’est pas un hasard si Red Bull, marque très progressiste dans son soutien sportif , y est présente. À ce sujet, l’évolution d’un sport ne passera pas uniquement par la digitalisation : une offre pas assez adaptée même digitalisée reste une offre perfectible – mais par la modernité de son offre initiale.

En conclusion :

  • Les arts martiaux ne se résument pas à la compétition
  • On peut pratiquer un art martial sans combattre
  • Leur philosophie en fait de beaux outils de développement personnel, aussi bien physique que mental.
  • Des ponts existent entre les arts martiaux, le fitness et le yoga et c’est une piste d’évolution

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